Dans le giton des rappeurs américains, s'il y en a un qui pouvait se prévaloir d'être une référence, sinon LA référence, c'est bien Notorious B.I.G. Ancien dealer reconverti star rappeur, cet artiste originaire des rue de Bedford - Stuyvesant à Brooklin est devenu en l'espace de quatre ans la pointure rapologique. Avec son premier album "Ready To Die", il aura prouvé son hégémonie dans la famille du gansta rap, le tout récent album intitulé "Life After Death...Til Death Do Us Part" venant juste de sortir, peu de temps après sa mort. A croire que la mort justement était une obsession. Cet acharnement semble s'être retourné contre lui et, comme par hasard, en terre "ennemie", dans la mégapole californienne de L.A. Chronique d'un meurtre annoncé dans le vaste empire obscur des East Coast - West Coast Killas, où les billets verts sont quotidiennement tâchés de sang, cultivés à base de meurtre, de musique et de monnaie blanchie.
Autopsie d'un meurtre
Christopher Wallace, plus connu sous les noms de Notorious B.I.G ou encore Biggie Smalls, restera à jamais aux yeux de tous l'un des phares du Hip Hop, au même titre que Tupac Shakur, son rival. L'enjeu financier de l'industrie du rap est désormais de 15 milliards de francs. Ce vaste marché ô combien lucratif demeure l'un des cheveaux de bataille de certains labels, et non des moindres, puisque depuis environ deux ans, tous les yeux sont rivés sur les deux écuries rivales: La Côte Ouest (Los Angeles) avec Marion Suge Knight aux commandes du label Death Row (couloir de la mort) , et la côte Est (New-York) avec le Bad Boy Enterrainment sous la tutelle de Sean "Puffy" Combs. Une âpre bataille sans merci s'est instaurée peu à peu entre ces deux labels, cherchant à se renvoyer la balle d'une manière tragique, et parfois sanglante. En effet, le combat tourne occasionnellement au drame. |
Les personnes accoutumées à ce climat hostile ont tendance à s'envenimer au point de devenir dangereux. Parfois, celà ce solde par des meurtres, comme en témoigne le récént assassinat du Notorious B.I.G et celui de Tupack Shakur, survenu six moix auparavant.L'histoire remonte donc à ce cruel dimanche 9 mars qui restera gravé à jamais dans la mémoire de chacun. Agé seulement de vingt-quatre ans, père de deux enfants (T'yanna, sa fille de quatre ans et son fils Christopher Jordan Jr., moins d'un an) et marié à la chanteuse de R&B Faith Evans. C'est au lendemain de la cérémonie des Soul Train Awards (un prix récompensant les meilleures artistes de soul/R&B) que Notorious B.I.G a été tué, peu après minuit, sur le siège passager de GMC Suburban par plusieurs inconnus dans une rue de Los Angeles. Transporté aussitôt par un passant, dans un état critique au Centre Medical Cedars-Sinaï, les médecins ont constaté son décès. |
L'enjeu financier de l'industrie du rap est désormais de taille et pèse un chiffre d'affaire avoisinant 15 milliards de francs.
Quand la rime devient sanglante
A force de prôner un leadership dans le rap, il semblerait que certains aient trouvé pour seul moyen d'éliminer les quelques mastodontes artistique qui figuraient au sein des deux plus important labels rivaux, Death Row avec 2 Pac et Bad Boys avec Biggie Smalls. Durant ces trois dernières années, les deux camps ont toujours été en conflit ouvert. Quand Shakur est frappé de cinq balles à la sortie d'un studio d'enregistrement de New York en 1994, il accuse Biggie Smalls d'être le comanditaire d'une première tentative d'assassinat. Après quoi pour se venger, Tupac se vente d'avoir couché avec la femme de Biggie, Faith Evan. Il consacre un rap pour le moins enflammant à l'épisode: "I fucked your wife , you fat mother fucker." (J'ai baisé ta femme, gros enculé de ta mère). Aussitôt B.I.G riposte par la rime avec le titre "Who Shot Ya", qui semble s'orienté vers son rival, même si B.I.G affirme à l'époque le contraire.
Au fil du temps, les caractères s'enveniment, déchaînés par le rap et les dizaines de millions de dollars en jeu. Et dans cette lutte sans merci, il n'y a jamais de vainqueur et le contexte actuel le prouve, puisque Tupac comme Notorious B.I.G sont morts pour rien. Aucune juste cause ne pourra apporter une vision clairvoyante et logique à cette stupide série de meurtres qui plongent la communauté hip hop dans un désastre médiatique, provocant par le même occasion une fracture au sein de son auditoire.
Rappelons tout de même que les artistes ne sont rien sans la cellule marketing ... mais à quoi bon faire de telles réflexions quand on ne laisse mêmes pas le moyen a ces artisans du micro et du phrasé de s'exprimer. Le signal d'alarme avait été lancé il y a déjà six mois: visiblement ce premier avertissement n'a pas su alerter les consciences de personnes visées.
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Marion "Suge" Knight a toujours eu cette réputation d'homme dur et sans pitié... (on dit officieusement qu'il serait pour ainsi dire le banquier, le mécène des Bloods, l'un des gangs de L.A). Le carnage qu'il provoque autour de lui est bel et bien réel. Lors de la cérémonie des Awards qui s'est tenue le 3 août 1995 dans l'enceinte du Paramount Theater de New-York, Suge invite en public son rival juré "Puffy" à défier le label Death Row. Le mois suivant, le meilleur ami et garde du corps de Knight est tué par un membre du staff de "Puffy" lors d'une soirée à Atlanta. Il n'y a aucune arrestation mais des proches de "Suce" Knight laissent entendre qu'ils condamnet "Puffy" pour cette disparition même si le Bad Boy new yorkais nie toute implication. De son côté B.I.G semble vouloir toujours rester à l'écart de cette lutte sans merci, ne s'empressant pas de répliquer aux attaques de Shakur. Ce dernier a toujours dénoncer le fait que B.I.G copiait son style.
En dépit de leurs différences, ces deux artistes avaient en commun un message assez similaire. Ils rappaient à propos de la vie des ghettos, des fusillades, des trafiquants de drogues, des femmes faciles, du sexe, sans oublier le pouvoir de dominer les autres: "la suprématie rapologique".
En conclusion, il est navrant qu'il faille être assassiné pour être reconnu; comme aimait le dire ,le Big Poppa, dans son rap: "You're Nobody (Till Somebody Kills You)". William "Swing" |